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Traduction et science-fiction


La science-fiction a ceci de commun avec la traduction qu’elle se caractérise par l’altérité, par le regard tourné vers l’extérieur, par l’intérêt envers ce qui est différent ou qui n’existe pas encore. La traduction vise en effet à transmettre l’autre, en se l’appropriant et en saisissant son essence. Elle aspire, en transposant dans la langue d’arrivée ce que l’autre a exprimé dans la langue de départ, à provoquer chez le lecteur de sa propre langue la même réaction que la lecture de l’original a provoquée chez la traductrice.

La science-fiction, en tant que genre, tend tellement vers ce qui n’existe pas encore qu’elle a une propension à l’inventer, en créant des mondes qui se situent dans un futur plus ou moins rapproché et en se servant de manière novatrice de certains concepts pour poser un regard critique sur la réalité actuelle. À l’instar de la science-fiction, la traduction littéraire constitue un acte de création à plusieurs égards – j’examinerai comment dans les billets qui suivront –, mais qui doit toujours se poser dans le respect du texte original, c’est-à-dire sans le trahir ni le dénaturer.




(Deuxième extrait retravaillé de mon article publié dans la revue française Galaxies, numéro 61, Dossier spécial sur la science-fiction au Québec dirigé par Jean-Louis Trudel, septembre 2019)




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